• C'est l'inspiration un peu magique qui saisit guitaristes, chanteurs et danseurs, et amène leur art à leur sommet. Le duende vient ou ne vient pas. C'est lui qui vous a et non vous qui l'avez. Au delà du talent, il y a le duende, capricieux, génial, envoûtant, palpable même pour le public.

  • Le Flamenco est né il y a environ 250 ans au sein des familles gitanes d'Andalousie.
    Les Gitans, originaires d'Inde, ont traversé l'Asie Centrale, la Perse et le Moyen Orient avant de se séparer en deux groupes = un groupe est allé s'installer en Europe Centrale (Roumanie, Bulgarie, Hongrie), l'autre groupe a continué sa route vers l'Egypte et le Maghreb, jusqu'en Andalousie.
    Arrivés en Espagne vers le XIVe siècle, les Gitans jusque là nomades cherchent à se sédentariser. Mais les Espagnols, en pleine reconquête de leur territoire face aux Arabes, n'ont pas l'esprit à les accueillir et à les intégrer. Au contraire, les Gitans sont maltraités et pourchassés, au point que les hommes se réfugient souvent dans la campagne et les montagnes andalouses, tandis que leurs familles restent groupées dans certains quartiers des villes (quartier de Triana à Séville).
    Ce n'est qu'au XVIIIe siécle que le Flamenco sort de ces « ghettos » pour se révéler au grand jour. La paix revenue, les foyers gitans se sont retrouvés et ont pu faire épanouir leur chant, leur danse et leur musique.

    L'étymologie du mot Flamenco est toujours incertaine et l'histoire même de l'art Flamenco reste floue, car la culture se perpétuait par tradition orale.
    Selon les experts, la musique flamenca est une subtile synthèse entre les traditions musicales déjà présentes en Espagne et celles apportés par les Gitans. L'Espagne avait intégré, dès le IXe siècle, des influences persanes et arabes, puis adopté les règles du chant byzantin. Les Gitans ont apporté des traditions indiennes et hébraîques, ainsi que des éléments de différents folklores rencontrés au cours de leurs siècles de nomadisme. L'essor du chant grégorien a ensuite inspiré le Flamenco, dans la structure du chant et la rigueur du rythme.

    C'est d'abord dans les patios (cours intérieures) de leurs maisons que les Gitans ont joué à la guitare, chanté, dansé le Flamenco. Une ambiance familiale, où enfants, adultes et anciens participent et partagent la mémoire de tout un peuple, ses moments de joies, de peine et de souffrance.
    Il y a à peine 100 ans que le Flamenco est produit sur scène et se définit comme un art à part entière, avec ses disciplines = guitare, chant, danse. Le Flamenco a depuis conquis le monde entier = des danseurs professionnels sont aujourd'hui scandinaves ou... Japonais !

    En un siècle, le Flamenco s'est considérablement enrichi et « modernisé » = les chants et rythmes anciens ont tout d'abord été recensés, identifiés, archivés et montrés au public. Puis les artistes ont créé leurs propres pas et leurs propres textes, ont rajouté des instruments de musiques (la flûte), redessiné des costumes et adapté la mise en scène. Le Flamenco est un art en constante évolution, un spectacle applaudi dans le monde entier. Le Flamenco touche, passionne ou effraie... et ne laisse jamais indifférent.

  • Cris d'encouragement ou d'enthousiasme de ceux qui regardent les artistes. Le plus connu : olé !

  • frappement des mains

  • Il existe de nombreuses sortes de chants et de rythmes flamencos = alegrias, bulerias, sigirias, soleas, tangos, fandangos, tientos... Des mélodies à 3 temps, à 4 temps, à 12 temps... Des rythmiques complexes, décomposées en temps et contre-temps, où rivalisent de virtuosité le guitariste, le danseur et le palmero (celui qui frappe des mains).